Nombreux sont les politiques qui disent défendre les paysans. Mais ce soutien ne saurait se résumer à voter des crédits. L’UDC, dont le terreau est de plus en plus urbain, utilise cet argument pour cacher d’autres positions pénalisant l’agriculture. Nos agriculteurs sont innovants, flexibles et vivent avec leur temps. Agrotourisme et développement des énergies renouvelables en sont deux exemples. La vente directe recrée du lien entre producteurs et consommateurs et contribue à réduire l’empreinte carbone de notre alimentation. La production d’aliments sains, ancrés dans leur terroir et dans le respect de l’environnement, est également un atout écologique et social. Assurer un seuil minimum d’approvisionnement du pays reste un but essentiel qu’il faut soutenir. Les paysans joueront un rôle important dans la transition énergétique. Les toits de fermes accueillent des panneaux solaires, ils produisent du biogaz et leurs champs accueillent des éoliennes, ils sont donc aussi des «énergiculteurs». Ce sont pourtant les soi-disant défenseurs du monde paysan qui ont demandé, lors du débat sur la Stratégie énergétique 2050, de supprimer les aides aux énergies renouvelables, alors que le nucléaire bénéficie de subventions directes et indirectes importantes. Cela condamnerait de nombreuses initiatives privées visant à réussir la transition énergétique.

«Un paysan est un entrepreneur innovant qui se préoccupe de son environnement»

Depuis plusieurs années, les paysans déplorent l’hécatombe affectant les abeilles, partenaires essentielles de la pollinisation. En juin 2013, la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national souhaitait instaurer un moratoire, notamment sur le fipronil. Cette proposition se basait sur l’étude de l’autorité européenne pour la sécurité des aliments signalant que cet insecticide, utilisé sur les semences de maïs, présente «un risque aigu élevé» pour les abeilles. Malheureusement, la commission n’a pas été suivie. Une courte majorité du National, dont certains défenseurs autoproclamés des paysans, a préféré soutenir l’agrochimie aux dépens des paysans, contrairement aux Vert’libéraux. Soutenir nos paysans, c’est aussi promouvoir leur production, leur travail et une alimentation de proximité et de qualité. La Suisse impose des exigences sur la détention des animaux et l’écologie des sols, il est donc normal que les produits soient valorisés par des labels. Concernant le lait, nous défendons ainsi un label Swissness uniquement pour les produits comportant 100% de lait indigène. L’étiquetage doit permettre au consommateur d’identifier les produits qui ne respectent pas les standards suisses. Un paysan est un entrepreneur innovant qui se préoccupe de son environnement, il est donc pétri de valeurs vert’libérales. Dans ce sens, notre parti soutient le monde paysan! 24 Heures, 25.03.2015