Interpellation déposée au nom du groupe vert’libéral

Tridel est sous les feux de la rampe pour des raisons de gros sous qu’il faudra régler, mais cela ne devrait pas occulter les problèmes d’exploitation et les promesses non tenues.
Lors du référendum financier concernant la construction de Tridel, les opposants avaient avancé deux arguments qui restent d’actualité :

  • La surcapacité de l’usine
  • Le bal des camions malgré le tunnel

Les dirigeants annoncent sans sourciller que l’usine tourne à un rendement dépassant la production de déchets incinérables de son bassin de population, et que le tunnel n’est pas utilisé à la capacité souhaitée.

Nous souhaitons donc poser les questions suivantes au Conseil d’Etat :

  1. Quelle quantité de déchets provenant hors périmètre de gestion est incinérée à Tridel ?
  2. Quelle quantité de déchets provenant hors de Suisse est incinérée à Tridel ?
  3. D’où viennent les déchets importés ?
  4. Quelle est la qualité des déchets importés, et comment est contrôlée l’absence de déchets spéciaux ?
  5. Comment sont transportés les déchets importés ?
  6. A quel prix l’incinération des déchets est-elle facturée aux pays étrangers, le transport est-il compris ?
  7. Combien de mouvements journaliers de camions sont à imputer à l’exploitation de Tridel ?
  8. Quelles mesures sont prises pour augmenter l’utilisation du tunnel ?
  9. Est-ce que les déchets résiduels (mâchefers) sont renvoyés dans les régions de provenance des déchets importés ?
  10. Que fait-on des filtres à dioxines lorsqu’il faut les renouveler ?
  11. A-t-on contacté nos voisins, genevois et valaisans, pour analyser les synergies possibles ?
  12. Existe-t-il une approche de collaboration avec les cimentiers ? si non pourquoi ?
  13. Vu les bénéfices de Tridel, entité entièrement en main publique, les vaudois ne payent-ils pas trop pour incinérer leurs déchets ?

Développement

TRIDEL est sous les feux de la rampe, la direction s’étant octroyé quelques bonus douteux…
Mais d’autres points sont pour le moins discutables dans l’exploitation de cette usine et ces points méritent quelques questions.

L’usine, que l’on avait vendue au peuple avec une capacité de 140’000 tonnes de retraitement, affiche fièrement une exploitation à plus de 180’000 tonnes.
C’est beaucoup plus que les besoins de son bassin de population, et lorsque l’on connaît la surcapacité suisse, on ne doute pas longtemps de la provenance de ces déchets.

La direction affirme que l’importation se fait par solidarité, voilà un argument percutant qui prêterait à sourire si le thème n’était pas si sérieux.

Est-ce bien raisonnable, par « solidarité », de produire plus de CO2 en ville, d’augmenter le nombre de rotation des camions et de se retrouver avec des mâchefers problématiques provenant de l’étranger. Que de nuisances alors que l’on pousse les vaudois à produire moins de déchets incinérables.

Ajouter à cela que le tunnel, promesse d’une limitation des nuisances de transport, est sous utilisé et vous conviendrez que l’on trompe la population.

C’est pourquoi le groupe vert’libéral soumet une série de questions qui devrait permettre à chacun d’en apprendre un peu plus sur la manière dont fonctionne cette usine.

Je remercie par avance le Conseil d’Etat pour ses réponses.