Interpellation
Dans son rapport « AUDIT SUR LA GESTION DU PARC DE VÉHICULES DE L’ETAT DE VAUD » du 24 mars 2010, la Cour des comptes pointe le manque d’empressement de l’Etat à l’acquisition de véhicules respectueux de l’environnement. Dans sa réponse à une simple question de Alexandre Rydlo (16_QUE_046) du 3 mai 2016, le Conseil d’Etat affirme que le marché des véhicules électriques ne répond pas aux besoins de l’Etat.
Il est reconnu que le marché évolue très vite pour ce qui est des véhicules légers et que des progrès prometteurs sont réalisés pour ce qui est des véhicules utilitaires.
La réponse à cette simple question ne se focalise que sur l’adéquation du marché, mais occulte le devoir d’exemplarité de l’Etat. La problématique de la structure des coûts des véhicules respectueux de l’environnement, qui défavorise ces derniers sur les marchés publics n’est pas non plus abordée alors que les coûts des véhicules électriques sur l’ensemble de leur durée de vie semblent plus faibles que les véhicules thermiques et que leur atteinte sur la qualité de l’air lors de leur utilisation est quasiment nulle. Finalement, il ne suffit pas d’attendre l’évolution du marché, il faut aussi se préparer à l’évolution du parc véhicule.
Nous souhaitons donc poser les questions suivantes au Conseil d’Etat :
- Quelle proportion de véhicules légers, au sein de l’administration cantonale, ont une motorisation hybride ou différente de l’essence ou du diesel ?
- Quelle proportion de véhicules utilitaires, au sein de l’administration cantonale, ont une motorisation hybride ou différente de l’essence ou du diesel ?
- Est-ce que le parc véhicule de l’administration cantonale contient des véhicules électriques et si oui combien ?
- Est-il prévu d’acquérir des véhicules électriques ?
- Est-il prévu de mettre en place un réseau de bornes de recharges pour développer l’utilisation de véhicules électriques dans l’administration? Si oui, est-il prévu de laisser des utilisateurs hors des services de l’Etat utiliser ces bornes ?
- Est-ce que le coût total d’acquisition est prévu comme critère dans les appels d’offre de l’administration cantonale et est-ce que des mesures pour amener les mandataires à développer ce concept sont prises ?
- Est-ce que les impacts des véhicules sur la qualité de l’air et la santé publique sont pris en compte dans les appels d’offre de l’administration cantonale?
- Est-ce que les compétences en maintenance de véhicules respectueux de l’environnement sont existantes au sein de l’administration, ou est-il prévu de les acquérir ?
Développement
Le marché des véhicules motorisés amorce une sortir de la monoculture du pétrole, je vous le concède, lentement mais tout de même. Les véhicules plus respectueux de l’environnement prennent plus de place sur le marché et on retrouve cette tendance pour les types utilitaires.
Des administrations montrent la voie: on peut penser au test courageux de la ville de Lausanne et son camion de ramassage des ordures ou encore d’une kyrielle de communes qui passent à l’électrique pour certains véhicules de voirie.
Il est clair que cette transition pose des questions et multiplie les défis si l’on veut être efficace dans la gestion d’un parc et pour l’environnement.
C’est pourquoi notre interpellation pose un certain nombre de questions permettant de faire un état des lieux sur le parc de l’administration cantonale, mais aussi sur la motivation affichée, les projets et le degré de préparation à cette évolution. Il y a aussi lieu d’ouvrir la question du coût total d’acquisition des véhicules pour remettre les différentes motorisation sur pied d’égalité dans les appels d’offre.
L’Etat doit se montrer prêt, mais aussi exemplaire sur le sujet.