Certains acteurs politiques s’arrogent l’exclusivité de la fierté patriotique pour justifier des dérives isolationnistes. Il est temps de reprendre la main, ils ne sont pas seuls à aimer leur pays et vouloir fermer la suisse n’est pas dans l’intérêt de ses habitants. Nos prédécesseurs ont travaillé pour s’offrir une place en vue sur la scène internationale et se sont efforcés de le faire en tissant des liens de confiance au niveau économique et politique. Cette stratégie d’ouverture et de défense des intérêts de notre pays, qui a conduit à notre prospérité et à la qualité de vie enviée par beaucoup, est sciemment occultée par ces pseudo-patriotes qui prônent l’isolement.

La Suisse s’est développée par la force du travail individuel, la résilience et le sérieux de ses habitants. Avec indépendance et en protégeant les minorités constituant notre pays, nous avons fait évoluer nos institutions pour offrir un cadre efficace, moderne et ouvert. En cela j’admire nos ancêtres et je suis patriote.

Notre économie est innovante, notre prospérité s’appuie sur l’excellence de nos produits et les échanges commerciaux, je suis donc optimiste sur notre avenir économique. Nos services, nos écoles de pointe et notre économie touristique ont besoin d’échanges avec l’étranger, de stabilité juridique et d’une protection sur le respect des accords passés. C’est ici que le danger nous guette.

L’initiative « contre les juges étrangers » est trompeuse, la population a toujours eu le dernier mot sur l’avenir de notre pays grâce à notre démocratie directe. Accepter cette initiative ne ferait qu’indiquer à nos partenaires étrangers que nous remettons en question nos accords de manière unilatérale, que nous revenons sur notre parole et qu’en ce sens la stabilité de nos collaborations n’est pas assurée.

La mode « trumpesque » est en marche, mais la raison nous pousse à la résistance. Prendre ce chemin et croire que c’est la solution à tous nos maux est un leurre. Suivre cette voie, c’est se lancer dans une course effrénée à l’isolement où tout le monde sera perdant, le plus petit bien plus encore. Entraver le commerce nous plonge dans un monde où seule la loi du plus fort règne, et vu notre position, la qualité de notre économie ne compensera malheureusement pas sa taille et nous risquons de jouer le rôle du faible. Les porteurs de cette initiative contre le droit international développent une stratégie de fermeture ne servant que les intérêts d’une minorité. Ils nous le démontrent en proposant une suite d’initiatives anti-européennes et de replis.

Pour une Suisse indépendante qui respecte ses engagements je voterai non à cette initiative contre le droit international et contre toutes les initiatives qui viseront à isoler notre pays.

François Pointet, député, président du parti vert’libéral vaudois