M. François Pointet (V’L) : — Valorisation des plats préparés où en sont les services de l’Etat ? (19_HQU_182)

Le gaspillage alimentaire reste un fléau aussi en Suisse. Dans son postulat « Composter au lieu de javelliser ? 18_POS_045) », notre collègue Nathalie Jaccard s’offusque, à juste titre, des méthodes utilisées pour rendre les déchets alimentaires impropres à toute valorisation raisonnable.

En parlant de valorisation, qu’en est-il des plats non consommés produits au CHUV ou dans les autres services de restauration attachés de près ou de loin à l’Etat ?

Comment sont valorisés les plats préparés non consommés dans les services de restauration attachés de près ou de loin à l’Etat, par exemple au CHUV ?

M. Philippe Leuba, conseiller d’Etat : — En réalité, nous nous demandions pourquoi la question était attribuée à mon département : la question a donc été recyclée chez moi.

Dans le délai qui m’a été imparti pour répondre, j’ai pris des renseignements auprès de mon département, évidemment, mais également auprès du CHUV, par le biais du Département de la santé et de l’action sociale, et auprès du Service pénitentiaire par le biais du Département des institutions et de la sécurité, pour tenter de trouver les éléments par le biais des cuisines les plus importantes du secteur de l’Etat.

Dans tous les services de restauration concernés, les déchets sont valorisés par la production de biogaz ou par le compostage. En outre, certaines politiques mises en place en amont permettent de réduire la quantité de déchets. Ainsi, dans les cantines des sites de Marcelin et de Grange-Verney, rattachées à la Direction générale de l’agriculture, de la viticulture et des affaires vétérinaires, les déchets liés à la restauration sont utilisés pour le compostage, via un accord avec la société Transvoirie. Au CHUV, une politique de suivi des déchets alimentaires a été mise en place, depuis 2016. Cette politique, basée sur plusieurs axes, vise d’une part à réduire le gaspillage, dans un souci éthique et écologique, et d’autre part à réduire le travail de production, pour les mets qui sont ensuite éliminés. Il en résulte une diminution de près de 20 % des déchets. Les déchets restants sont traités pour produire du biogaz, qui alimente un quartier résidentiel à des fins de chauffage ainsi que de production d’électricité, via un contrat de collaboration avec la société Bioecoenergie SA, à Gollion. Au niveau des établissements dépendant du Service pénitentiaire, tous les déchets alimentaires, les repas non consommés et les restes de préparation sont utilisés pour la production de biogaz. Enfin, en complément à ce qui se pratique actuellement au sein de l’Etat, pour valoriser au mieux les plats non consommés produits par les services de restauration, en fin 2019 et début 2020, le canton de Vaud lancera une campagne de sensibilisation dans le cadre du projet Safe food auquel onze cantons participent également.