Sommes-nous prêt à laisser notre liberté pour plus de sécurité, c'est une question essentielle quand on observe les réflexions pour une sortie de confinement.

Les questions actuelles sur le dé-confinement tournent souvent autour de la crainte légitime d'un redémarrage de l'épidémie, et le retraçage des contacts devient une obsession. Si bien que la population semble prête à adopter une application dite de traçage...

Mais sommes-nous bien conscients des implications et des conséquences d'une telle application sur nos libertés ? Pas sûr que chacun se soit posé cette question. En fait une réticense à poser le problème est certainement dû à la peur de la maladie.

Chaque mesure prise devrait être accompagnée d’un objectif mesurable et d’une analyse sur l’efficacité et les risques encourus d’une non mise en application. Une telle application ne peut fonctionner qu’avec un maximum d’utilisation donc une sorte d’obligation. Cela me fait froid dans le dos en regard de la protection de la sphère privée, en particulier si l’on fait dépendre la liberté de mouvement des résultats d’analyse et de traçage ou à une utilisation d'une telle application ! Et que personne ne me dise que google sait déjà tout de moi, c’est possible, mais une chose est sure, l’Etat ne peut pas restreindre ma liberté en fonction des données que google a réuni ou pas sur moi !

Heureusement, quelques voix sceptiques se font entendre chez certains spécialistes de la protection des données 

Mais en définitive, si l'on y regarde bien il y a plus insidieux dans le regard que nous avons face à cette crise. En effet certains louent le système vietnamien qui consiste à envoyer des dizaines de milliers de personnes infectées, ou supposées l'être, en quarantaine dans des camps (Vietnam, le pays qui ne recense aucun mort). Diablement efficace, mais à quel prix?

Heureusement, notre Conseil Fédéral essaye encore de faire confiance à sa population quand il prend des mesures, mais je soupçonne quelques personnes, profitant du confort de nos libertés, de rêver d'un tel système pour les protéger de la maladie. 

Je ne peux m'empêcher de  citer un passage de l'article du Temps sur le consentement éclairé:

"Il faut prendre conscience que la défense de la vie privée n’a aucun sens si elle n’est pas couplée avec la défense des libertés individuelles, l’égalité de traitement et l’égalité des chances."

En bref, vivre est risqué, la peur n'est jamais de bon conseil et la liberté doit rester un objectif.