Débat urgent sur la guerre en Ukraine

L'horreur absolue qui se déroule à l'est de l'Europe me laisse consterné et sous le choc. Des bataillons forcent les portes des villes et tuent des civils, des chars écrasent les champs de blé du grenier de l'Europe, des images que l'on croyait d'un autre temps.
Pour nous, l'impact sur notre propre sécurité, sur notre économie, sur notre collaboration avec nos voisins est important et les questions qui se posent doivent être misent sur la table. Merci au Conseil fédéral pour ses réponses.
Notre politique sécurité doit être moderne, efficace, elle doit couvrir l'ensemble des risques, y compris les risques dus aux changements climatiques, et elle doit rester agile et réactive. Les Vert'libéraux ont toujours oeuvré pour une approche globale et systémique qui doit permettre de préparer notre pays et notre population à surmonter les crises.
Les divers scénarios envisageables modifient le poids des risques auxquels notre pays doit faire face. Nous nous attendons à ce que le Conseil fédéral, respectivement la Délégation du Conseil fédéral pour la sécurité, vienne avec des messages clairs et forts. Il est décevant que la réponse actuelle ressemble à "tout est écrit dans le rapport sur la politique de sécurité", même si cela n'est pas totalement faux, car les risques changent, les perceptions changent et les priorités changent. La population attend et mérite une démonstration du fait que nous nous préparons et que nous nous adaptons. L'impact est si important et complexe que le travail en silo n'est pas une option, le travail doit être interdépartemental, agile et orienté résultat. Nous attendons un message uni du Conseil fédéral permettant de redonner confiance à la population.

Il est temps d'augmenter la collaboration pour plus d'information, pour plus de sécurité, pour plus de résilience et pour plus d'efficacité. Le temps est venu d'un nouveau départ européen, aussi pour notre sécurité.

Une liste de scénarios envisagés, les moyens disponibles et les mesures envisagées pour améliorer notre réponse manquent dans les explications fournies. Le Conseil fédéral doit nous convaincre qu'il aborde cette crise avec détermination.
Nous avons toujours considéré qu'une armée était nécessaire, et cette nécessité est brutalement confirmée par les faits. Mais assurer sa sécurité seul est une illusion, surtout lorsque la guerre est menée au moyen d'armes conventionnelles. La défense militaire autonome est un voeu pieux qui disparaît avec le niveau technologique et les forces en présence. C'est pourquoi nous saluons la volonté du Conseil fédéral de coopérer au niveau de la sécurité. Il faut cesser de s'abriter furtivement sous le parapluie de l'Otan. Nous devons apporter notre pierre à la sécurité européenne en sortant de notre rôle de passager clandestin tout en conservant notre neutralité.
Nous sommes inquiets en constatant que nos relations avec l'Union européenne sont au point mort et nous nous demandons comment obtenir une collaboration sur un sujet aussi sensible. L'Union européenne est maintenant réveillée et va faire évoluer son système de défense commune, la déclaration de Versailles de vendredi dernier, 11 mars, le montre. Si l'Europe développe maintenant une politique de sécurité extérieure commune, nous ne devrions pas rester à l'écart, mais nous impliquer.
Le renseignement, l'information et l'analyse sont le carburant de la politique de sécurité. Collaborer dans le renseignement, c'est garantir que nous participons à la construction d'une intelligence collective assurant une analyse efficace. Etre aveugle, sourd ou incapable d'analyser ne peut nous conduire que dans le mur et signer l'échec cuisant de notre politique de sécurité.
En juin de l'année passée, j'exprimais mon inquiétude de voir le Service de renseignement de la Confédération sans chef, non pas que le chef par intérim soit incapable, mais je considérais le risque d'affaiblir le réseau de contact du service comme important. Nous le savons tous, les réseaux fonctionnent aussi et surtout grâce aux relations personnelles. Je reste inquiet, vu que le chef nommé n'est pas encore en fonction, et cette inquiétude est renforcée par le fait que seule des sources ouvertes sont citées en exemple par le Conseil fédéral dans ses réponses. C'est aussi augmenter la confiance de la population que de montrer que notre gouvernement a une image complète et fidèle de la situation. Pour l'instant, j'en doute.

De manière générale, il est temps d'augmenter la collaboration pour plus d'information, pour plus de sécurité, pour plus de résilience et pour plus d'efficacité. Le temps est venu d'un nouveau départ européen, aussi pour notre sécurité.

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